Le champ des possibles prend de la hauteur avec les Jardins suspendus de Perrache
Une agriculture urbaine accessible à tous par la transmission de savoirs et d’expériences d’un jardinage écologique ! C’est ce que défend le projet des Jardins Suspendus de Perrache : l’association a été créée en 2011, par un trio de paysagistes et d’architectes urbanistes avec l’ambition de redonner vie aux espaces verts des toits-terrasse du Centre d’Échanges de Lyon Perrache.
Aujourd’hui, ce site d’exception, peu connu du grand public au sommet de cet important lieu de communication de la ville, s’étend sur un total de 2000 m2, dont la moitié est cultivée par une cinquantaine d’usagers adhérant à l’association.
Nicoletta Milani, bénévole référente de l’association, répond à nos questions. Propos recueilli et rédigé par Caroline Baudassé, bénévole pour la MAULyon.
Les Jardins Suspendus de Perrache sont un lieu inattendu, prolifique et dynamique depuis treize ans. Où en est le projet ?
Les années ont passé et le jardin évolue, bien évidemment toujours dans la surface qui nous est allouée.
Arbres, petits fruitiers, légumes, plantes aromatiques, à fleurs ou baies prennent de l’ampleur, et on y observe une belle biodiversité. On plante, on prend soin, on récolte, et on organise régulièrement des animations sur des sujets comme la phytothérapie ou la permaculture et tout plein d’autres. C’est un lieu unique qui bouge beaucoup et nous avons la chance de le faire vivre et de le partager depuis plusieurs années maintenant.
La grande actualité est qu’il est en plein cœur du projet « Ouvrons Perrache », dont l’objectif est de relier plus facilement le nord et le sud de la Presqu’île. Cela va par conséquent entraîner la fermeture du site pendant les travaux à horizon fin 2025, et la réflexion est en cours sur le nouveau projet nature qui verra le jour dans cette nouvelle construction.
Comme l’an passé, vous participerez aux 48 heures de l’agriculture urbaine, fin mai. Qu’avez-vous prévu ?
Nous invitons tou(te)s les Lyonnais(es) à venir découvrir ce lieu unique, qui a su prendre de la hauteur au-dessus du tumulte de la ville.
S’initier au jardinage avec une mise en pratique directe les mains dans la terre, s’amuser avec des jeux de reconnaissance des végétaux et des insectes, profiter de conseils sur les bienfaits des plantes, font partie de nos animations appréciées chaque année par les familles et les groupes d’amis.
Cette année, nous proposerons aussi un atelier créatif sur le cyanotype : une technique photographique vieille de plusieurs siècles !
Toutes les informations pratiques sont sur le portail du festival, notamment les instructions pour l’accès au sommet de la gare routière. N’hésitez pas à jeter un œil aux autres animations locales, proposées par nos amis et homologues agri-urbains.
Tu es très impliquée sur les sujets de l’environnement, dans un quotidien ancré en pleine ville. Quelle vision de l’agriculture urbaine y portes-tu ?
Pour moi, l’agriculture urbaine est une façon d’être au cœur de la nature et de comprendre son fonctionnement, même si on habite en ville.
Cela se traduit par le fait d’agir, d’être acteur du début jusqu’à la fin, de semer et de récolter, et surtout de comprendre : comprendre comment la nature fonctionne, comprendre les écosystèmes et la relation entre l’homme et son environnement.
« L’agriculture en ville (…) est une activité généreuse et qui, je l’espère, deviendra un loisir plus courant, ordinaire pour toutes et tous. »
Développer l’agriculture en ville repose surtout sur la sensibilisation des habitants et l’engagement de chacun(e) à partager des expériences et des bonnes pratiques. On pourrait dire que c’est une activité généreuse et qui, je l’espère, deviendra un loisir plus courant, ordinaire pour toutes et tous.
J’invite un maximum de personnes à venir essayer, une fois de temps en temps, ce que cela apporte de s’occuper d’un jardin partagé ! Il y en a tellement autour de vous, bien plus accessibles que nos Jardins Suspendus !