Portrait d’acteur : Naturbanisme

Portrait d’acteur… ou portrait d’actrices ! Car Naturbanisme, c’est l’initiative d’un duo entreprenant et engagé : Raphaëlle Guénard et Manon Poncato.

Pour rédiger cet article, Matthias, bénévole pour la MAULyon, a proposé à Manon un entretien : l’occasion de revenir sur la genèse et les perspectives d’une jeune agence, qui va faire la différence !

Au cœur du projet : convictions et expertise

Naturbanisme est une structure composée d’agences (aujourd’hui Lyon et Nîmes) à vocation professionnelle, créée il y a deux ans et s’appuyant sur huit ans d’expérimentations au Permalab d’Ostara, pour intégrer les principes de permaculture dans le monde de l’immobilier et de l’urbanisme.

Raphaëlle et Manon sont parties de leur constat commun que l’artificialisation des sols est la première cause de l’effondrement de la biodiversité. Prendre conscience de cela, tout en vivant en ville, donne envie d’y ramener de la biodiversité.

C’est la raison d’être de leur structure, dont l’objectif est de pouvoir rassembler les acteurs de l’aménagement de la ville, et de les accompagner vers des pratiques favorables au vivant. Le cœur de leur activité est donc le conseil, mais Raphaëlle et Manon organisent des chantiers participatifs, participent à des événements et y présentent leur démarche au public, et cherchent à nouer des partenariats diversifiés pour susciter une large dynamique d’action locale.

Outre les moments de rencontres citoyennes, Naturbanisme est bien une agence professionnelle : ici, inspection de la mare du Permalab, avec les équipes municipales de Lyon Nature !

Proactives toutes deux, ont associé leurs domaines complémentaires, pour fonder Naturbanisme. Raphaëlle est spécialisée dans la gestion de projets en permaculture et particulièrement dans ce qui a trait à l’eau ; Manon quant à elle apporte à l’activité de l’agence sa connaissance des sols, et ses compétences en dépollution. Raphaëlle et Manon ont ainsi à cœur d’accompagner des projets en y associant les principes de conception en permaculture, et de coopération du vivant sous toutes ses formes.

À terme, elles ont la volonté de créer une SCOP réunissant encore davantage de personnes et de compétences, afin de pousser toujours plus loin leur vision de la ville. Dans cette vision, elles promeuvent aussi l’importance du bien-être au travail, l’écoute active et bienveillante lorsqu’elles accompagnent des porteurs de projets, la low tech (basses technologies) et les circuits courts dans leurs événements et animations.

Leur approche de l’agriculture urbaine

Manon considère que Naturbanisme ne fait pas d’agriculture urbaine au sens strict du terme.

S’il y a dans certains projets qu’elles accompagnent un aspect nourricier, les deux femmes ne sauraient se considérer elles-mêmes comme agricultrices urbaines.

Plus encore, toutes deux pensent que l’agriculture urbaine ne pourra pas permettre une autonomie des villes en matière de production. C’est surtout un pont, un mouvement qui a la vertu de sensibiliser les citoyen(ne)s à mieux connaître, comprendre, et valoriser le travail des agriculteurs proprement dits, qui peuvent se consacrer entièrement à nourrir leurs concitoyens, en milieux périurbain et rural.